Transcription : Les ouvrières décrivent le système du travail à la pièce

Anne Baranyk

La majorité des machines, c'était du travail à la pièce.

Sadat Khan

Donc ce que tu fais, c'est l'argent que tu gagnes.

Janet Cardinal

On faisait 60 pantalons et on prenait ce petit ticket, on le déchirait et on le collait sur une feuille du papier qu'on remettait tous les soirs à quatre heures quand on partait, et ça entrait au bureau de la paie qui comptait tout ça et c'est comme ça qu'on était payées.

Si la personne qui vérifiait le paquet trouvait une erreur, il fallait partir vérifier tout le paquet.

Parce que le tissu était quelquefois un peu épais, alors bien sûr l'aiguille sautait et on retournait vérifier.

Mais si on ne remontait pas assez loin pour vérifier alors ces filles de la qualité elles avaient des yeux de faucon (rire). Elles posaient ces petits papiers rose dessus et elles disaient : « oh oh ». Et tout le monde passait à côté et disait : « oh oh pink, pink, you stink ». (Rire). [Oh, oh, rose, rose, ça sent pas la rose »]

Merlin Beharry

Toutes les machines avaient des drapeaux de couleurs différentes qui indiquaient le rendement des opératrices.

Les filles en formation avaient un drapeau d'une autre couleur. Celles qui avaient fait leur 100 % avaient un drapeau rouge, donc une fois qu'on avait le drapeau rouge, c'était fait.

On changeait l'aiguille et les bobines sur son temps, ses pauses, ça ne vous retardait pas.

Parce que le temps, c'était de l'argent.

Kulminder Bolina

Il fallait travaillait dur, il fallait travailler vite.

La première semaine environ, on a les muscles fatigués. Après ça, après 3 ou 4 semaines, c'est devenu normal. Je crois que les muscles s'habituaient, après ça fait moins mal.

Lillian Wasylynchuk

On ne pouvait se plaindre de rien. La fille apportait les pièces, le travail à faire, et on travaillait seules plutôt bien. Pour faire un dollar, il fallait travailler très fort.

Anne Baranyk

Ça m'énervait tellement ce travail à la pièce, je leur demandais tout le temps de le supprimer.

Anne Ozipko

Finalement la compagnie est allée voir le syndicat et a dit : « faites quelque chose, la qualité est terrible ». Anne leur a dit : « mais vous savez ce qu'il faut faire. Supprimez le travail à la pièce. Vous croyez qu'avec le travail à la pièce, les gens vont vous donner la qualité que vous voulez ? »

Quand j'étais présidente, on négociait quand on a demandé pas de travail de la pièce, juste un tarif.

Et la première année que j'en ai parlé, il m'a regardée et m'a dit : « ça va bien ? » J'ai dit : « Pourquoi ? » « Vous voulez nous mettre au chômage ? » J'ai dit « Pourquoi ? Non je ne veux pas vous mettre au chômage, mais je voudrais que les gens aient un peu la paix, qu'ils ne soient pas pressés et pressés. Et les blessures, parce qu'ils ont beaucoup de problèmes de tunnel carpien. » Donc j'ai dit « Je veux juste que ce soit plus facile pour les gens. »

[2:57]

Cliquez pour retourner