Transcription : Hana Razga décrit le choc culturel en arrivant de Tchécoslovaquie

Hana Razga

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Je viens de Tchécoslovaquie.

On est venus après l'arrivée des Russes à Prague en août 1968.

Ils nous ont tous mis dans ce vieil hôtel King Edward et juste au coin, il y avait les bureaux d'Emploi et Immigration.

Alors on devait se présenter et en gros, j'ai commencé chez GWG parce que c'est là qu'on m'avait envoyée.

Je crois qu'on envoyait toutes les immigrantes là-bas.

Parce qu'il y en avait plusieurs, des femmes très cultivées,

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et la seule raison c'était qu'elles ne parlaient pas anglais alors qu'est-ce qu'on fait, qu'est-ce qu'on fait ? On les envoyait là-bas.

C'était sale, bruyant. Chaud et humide parce qu'il y avait des sortes de machines à vapeur et il y avait une superviseure.

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Elle vous montrait, ensuite vous le faites. En fait, il n'y avait pas trop de communication verbale parce que quand on a commencé, on n'était très peu à parler anglais.

C'était un dollar vingt-cinq de l'heure, le salaire minimum à l'époque.

En fait, après une semaine environ ils testaient votre vitesse, ils avaient des chronomètres.

On était payées au nombre de paquets qu'on pouvait produire.

Je savais que je n'allais pas gagner un dollar vingt-cinq de l'heure. Je disais souvent à l'époque que je devais partir parce que je n'avais pas assez pour acheter de l'eau salée (rire).

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Je me suis sentie un peu plus surveillée qu'à l'ordinaire et j'étais prête à tolérer cette surveillance, être surveillée, vous savez, être stoppée, utiliser des chronomètres pour voir ma vitesse. Être surveillée pour savoir combien de temps je passais aux toilettes, combien de fois j'y allais et tout ça et c'était, j'avais l'impression qu'on me coupait les ailes pour un dollar vingt-cinq de l'heure.

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