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Souvenirs, souvenirs

Vous avez travaillé dans une usine de GWG ? Vous avez porté des vêtements GWG ? Racontez-nous vos souvenirs !

Grandir avec GWG

par Ian McDonald

À l'instar de Wayne Gretzky et de milliers d'autres jeunes garçons au Canada dans les années 1950 et 1960, j'ai grandi en GWG. Quoique mon histoire ressemble à celle de bien des personnes de mon âge, voici quelques réflexions assez personnelles.

J'ai gardé un vif souvenir de mon premier GWG : un Cowboy King acheté à Edmonton, l'été de mes cinq ans, en 1949. Il venait de la boutique Chapman Brothers de l'avenue Whyte, qui est restée un grand fournisseur de vêtements GWG jusqu'à ce que j'entre à l'université - bien que le magasin Army and Navy en ait sans doute vendu beaucoup plus dans ses deux succursales.

Quand je pense à Chapman Brothers, le souvenir qui me vient à l'esprit n'est pas son énorme stock de vêtements de travail en tous genres, mais cette odeur très particulière que j'associe maintenant à l'apprêt des milliers d'articles en denim qui s'y trouvaient. C'était bien avant la mode du denim délavé. Il est probable que mon frère et moi avons porté des vêtements de jeu GWG même avant 1949, mais je n'en ai pas gardé de souvenir précis. L'été de mon premier GWG, nous l'avons passé à notre chalet de Pigeon Lake. Je ne me rappelle pas avoir enlevé mon beau jean neuf de toute la saison sauf pour dormir, même si j'avais abominablement chaud quand nous ramions sur le lac dans notre vieux canot.

pantalon pour homme Red Strap pantalon pour homme Red Strap Quoique mon père ait enfilé un Red Strap de GWG pour les corvées autour de la maison, ma mère avait commencé par refuser que nous portions des jeans à l'école. Elle ne céda que lorsqu'elle comprit que pratiquement tous mes amis et les fils de nos voisins en portaient. En revanche, elle en a toujours interdit le port à table aux repas du dimanche.

Vestes, chemises et jeans Cowboy King ont été nos vêtements scolaires de base pendant des années. Je me souviens d'avoir eu à un moment donné un jean orné de points rivetés formant un étui de revolver - c'était pour mieux jouer aux cow-boys et aux Indiens ! La flanelle à carreaux des poches avant de nos jeans était souvent la même que celle des chemises, le fabricant visant bien évidemment la rentabilité, mais ce détail imprévu nous permettait aussi de mieux coordonner nos tenues ! Mon jeune frère aimait tellement son blouson en denim Cowboy King qu'il l'avait même baptisé « Denny ».

Mon souvenir le plus vif d'un vêtement GWG date des années de mon cours secondaire que j'ai commencé en 1957. La folie du Red Strap, marque emblématique de GWG, faisait rage. Le Red Strap était en réalité un pantalon de travail plutôt que de détente, mais malgré cela (ou peut-être à cause de cela), il était le jean préféré de tous les élèves du secondaire. L'important était de jouer au dur et de le choisir ample, à la plus grande longueur de jambe possible (36 pouces) pour pouvoir faire un grand revers à la cheville. Vêtu d'un Red Strap, de bottes de moto noires et, si possible, d'un blouson de cuir agrémenté d'une écharpe en soie (!) blanche, n'importe quel jeune homme au cheveu gominé vous prenait une allure de tombeur - mais peu d'entre nous osaient aller si loin.

Toutefois, c'est la fameuse « ganse rouge » conçue pour transporter le marteau sur le côté de la jambe qui fit de ce simple vêtement un véritable article de mode. Plus qu'un jeu, l'arrachage des ganses rouges devint pratiquement une obsession. Étant donné la qualité des jeans GWG, il était plutôt difficile de réussir son coup même à plusieurs contre un. Le gars qui réussissait seul à arracher la ganse d'un autre pouvait se vanter d'être un vrai dur, tout comme celui qui était parvenu à conserver la sienne au cours d'une attaque.

Certains reconnaissaient leur défaite avant même d'étrenner leur jean et découpaient la ganse avant de paraître à l'école. D'autres demandaient à leurs mères de la fixer à la jambe du pantalon. Le type qui partageait mon casier cachait des épingles droites dans la sienne. Et l'on allait jusqu'à dire que certaines ganses dissimulaient des lames de rasoir.

L'engouement pour le Red Strap commençait à s'estomper lorsque j'entrai à l'université. L'avènement des Levi's et des Lees qu'on trouvait maintenant un peu partout — GWG avait longtemps été le seul fournisseur de jeans en ville — marqua la fin d'une tranche d'histoire haute en couleur. Quant à moi, j'aime toujours porter des GWG et j'achète volontiers un Red Strap quand j'en déniche un - car GWG a cessé il y a longtemps d'en fabriquer — pour enrichir une collection de canadiana peu traditionnelle dont je tire un immense plaisir, surtout quand je peux la faire partager à des gens de mon âge.