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Collectionner les produits GWG

par Ian McDonald

Il existe probablement autant de raisons de collectionner des souvenirs de GWG qu'il existe de collectionneurs. Ma propre collection (modeste) date du jour où je me suis mis en tête de dénicher un jean Red Strap, une marque abandonnée par GWG, pour le porter à l'amicale des anciens du secondaire. Dans les années 1950, à Edmonton, le Red Strap était en effet pratiquement l'uniforme scolaire. Après plusieurs tentatives infructueuses, j'ai fini par en décrocher un sur eBay. Par la suite, je suis tombé par hasard sur deux ou trois jeans qui remontaient effectivement à l'époque de ma jeunesse. Ma collection a continué de grandir à mesure que je découvrais des articles intéressants.

J'étais (et suis toujours) surtout intéressé par le vêtement lui-même, mais beaucoup d'à-côtés méritent aussi d'être collectionnés : affiches, catalogues, cadeaux publicitaires, matériel promotionnel. Ceux-ci, une fois rassemblés, retracent de merveilleuse façon l'histoire d'une des plus fameuses entreprises manufacturières du Canada. Comme en général pour les objets de collection, l'ancienneté, l'état de conservation, la qualité et le caractère unique de ces objets sont leurs principaux critères d'acquisition.

Étiquette Red Strap Les vêtements en denim fabriqués chez GWG - surtout les jeans de style cow-boy, les vestes d'écurie et les salopettes - sont relativement faciles à dénicher, au fond d'une cave ou d'un grenier, dans une vente-débarras ou un encan en ligne. Si les vêtements post-1960 sont assez courants, ceux qui remontent aux années 1950 ou avant sont particulièrement prisés. Étant moins répandus, ils attirent davantage l'attention et justifient leur prix parfois élevé. L'article le plus ancien - et le plus cher - dont j'aie eu connaissance était une vieille salopette Red Strap « à l'état neuf ». Mise en vente sur eBay au prix de départ de 3 000 $, elle n'a pas trouvé preneur. Incidemment, on pouvait encore voir le prix sur l'étiquette : 1,85 $ !

Les vendeurs en ligne surestiment souvent l'ancienneté de leurs produits - attribuant aux années 1950, voire 1940, des vêtements qu'un oeil averti reporterait sans peine aux années 1970 ou plus tard. L'acheteur éventuel a tout intérêt à consulter le guide d'identification pour vérifier la date de fabrication de l'article qu'il convoite. Règle générale, les étiquettes sont la mesure d'âge la plus sûre, mais une foule de détails (rivets ou points longs, boutons de laiton brillants ou dépolis, fermetures boutonnées ou à glissière, denim Snobak ou Buckskin, étiquettes bilingues ou unilingues anglaises) offrent de précieux points de repère. À ce chapitre, rien ne vaut les catalogues GWG. Publiés à partir de la fin des années 1930 jusqu'au début des années 1980, ils sont, tout comme les annonces dans les revues, une mine de renseignements et de détails.

Étiquette High Rigger Tout collectionneur de vêtements sait que ceux qui sont mis à l'encan ou vendus dans les marchés aux puces sont souvent de taille inhabituelle : soit ils sont très petits, soit ils sont très grands. Étant donné qu'un certain nombre de collectionneurs aiment à porter de temps à autre leurs acquisitions, les tailles moyennes, plus répandues, ont tendance à être plus recherchées. Malgré tout, un article très rare, même s'il est de taille inhabituelle, peut atteindre une grande valeur pour ses qualités intrinsèques. Je pense entre autres à ce jean High Rigger surdimensionné auquel était cousue une étiquette illustrant dans les menus détails un véritable high rigger (écimeur) juché dans un immense conifère dont il s'apprête à abattre la cime.

Outre les almanachs, les catalogues et les vêtements (qui peuvent aller des uniformes de prisonnier de guerre à ceux des joueurs de baseball, en passant par les vestes de cuir et les chemises habillées), on voit passer de temps à autre des articles promotionnels tels un présentoir en carton, un cendrier ou un stylo-bille. Parmi les plus courants, il y a la règle en bois de six pouces (15 cm) avec la mention GWG, longtemps insérée dans les passants des ceintures. Elles ont été brièvement remplacées dans les années 1980 par des règles en plastique de dix pouces (25 cm) où figurent à la fois les mesures impériales et métriques.

La qualité des articles en général et la variété des détails qui ornent les vêtements fabriqués par GWG ne manquent jamais d'impressionner le collectionneur. Forme et taille des poches, passants de ceintures, boutons de bretelles, type de denim et couleur du fil, tout cela a connu de multiples transformations au cours des années. Il serait intéressant d'en connaître la raison et de trouver aussi pourquoi GWG a poursuivi la fabrication de certaines marques pendant des décennies - notamment « Cowboy King » et « Red Strap » - alors que d'autres (« Golden West », « High Rigger » et « Graham ») ont disparu comme par enchantement.

Dans le domaine de la confection - vêtements de denim ou autres -, les imitations sont apparemment le plus grand compliment. Ainsi, bien après que GWG eut cessé de produire son modèle « Red Strap », vers 1990, au moins trois fabricants canadiens continuaient à agrémenter leurs jeans bon marché de la fameuse « ganse rouge » conçue pour retenir le marteau (sans le label bien sûr). Aucun de ces trois fabricants (Big B, Action West et J.B. Goodhue) n'a cependant atteint la place prépondérante occupée pendant des décennies par la Great Western Garment Company d'Edmonton au sein du marché canadien de la confection.

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